On observe dans les médias québécois trois emplois
du mot « bannière » dans une acception incorrecte sous l'influence de
l'anglais banner.
Dans le premier cas, il s'agit de désigner un
bandeau publicitaire qui défile sur
une page web ou tout autre document numérique. Cet emploi fautif se rencontre
aussi en Europe francophone. En voici un exemple québécois :
Dans le deuxième cas, il s'agit de nommer la raison sociale d'une société commerciale ayant plusieurs établissements, autrement dit, le nom sous lequel elle est connue du public. Par exemple Couche-tard, Jean Coutu, etc. Voici un exemple d'emploi fautif :
« L'opposition
à l'Hôtel de ville a présenté ce matin une compilation des variations de taxes
de nombreux commerces installés à Montréal. Leurs [sic] chiffres indiquent que
plusieurs grandes bannières ont
obtenu une baisse de taxes après avoir vu la valeur de leurs bâtiments
réévalués à la baisse. »
(La Presse, 28 février 2017). En réalité, il fallait dire plusieurs grandes enseignes.
Dans le troisième cas, il s'agit de désigner une bande de tissu portant une inscription
(politique, syndicale, commerciale ou autre). Voici un exemple fautif :
« L'Association
québécoise des centres de la petite enfance […] dénonce vivement les
compressions de 120 millions $ annoncées par le gouvernement. La campagne a été
lancée avec le dévoilement de la
bannière qui sera installée devant certains CPE. » (Le
Peuple, 14 janvier 2017). Dans ce cas, il fallait dire la banderole.
Dans ces trois cas, il y a un point commun : il
s'agit de désigner un support (en tissu, en bois, en métal, en plastique) portant
une indication (marque personnelle, marque d'une confrérie, d'une paroisse ou
d'un commerce). En français, on distingue trois cas.
La bannière de Jeanne d'Arc. |
Bannières d'une procession religieuse. |
Une banderole. |
Le mot enseigne
désigne 1. un panneau portant une inscription ou un dessin placé à la devanture
d'une boutique pour attirer l'attention des clients - Les boutiques du vieux Québec ont de belles enseignes à l'ancienne 2. la raison sociale d'une entreprise commerciale dont dépendent plusieurs
établissements - Alors que les petits
commerces restent dans le centre-ville, les grandes enseignes s'installent dans
la banlieue.
Une enseigne du vieux Québec. |
Exemples de grandes enseignes : Costco, Couche-tard, Jean Coutu, McDonald's, Ikea, Petro-Canada,
Starbucks Coffee, Wall-Mart, etc.
Une grande enseigne américaine, la société Starbucks Coffee. |
Bandeau publicitaire. |
Mots-clés : français; français
québécois; impropriété; anglicisme; anglicisme sémantique; bannière; bannière
publicitaire; enseigne; banderole; calicot; bandeau.
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