31 décembre 2020

Les Mots de l’année 2020 en France.

L’année 2020, annus horribilis, restera certainement dans l’histoire comme l’année de la Covid-19. À année exceptionnelle, vocabulaire particulier. De nombreux termes, naguère limités à la langue spécialisée de la recherche médicale et de la médecine, ont fait irruption dans la langue commune, diffusés, expliqués, glosés, interprétés – parfois mal – par les medias et les invités des plateaux télévisés. Des termes anciens ont été propulsés sur le devant de la scène ; des termes nouveaux, créés ; des termes anglais, empruntés intégralement ou traduits littéralement. Si le virus et la maladie, avec le vocabulaire qu’ils ont mis de l’avant, ont dominé la scène médiatique et langagière, d’autres domaines ont également rendu populaires de nouveaux mots ou de nouvelles expressions.

Pour la définition des termes de la covid-19, voir mon billet : 

https://carnetdunlinguiste.blogspot.com/2020/10/petit-lexique-de-la-covid-19.html.

Le mot de l’année

Le mot de l’année 2020 en France, comme dans d’autres pays du monde, est sans conteste COVID-19.

Ce néologisme est un acronyme forgé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur l’anglais CoronavIrus Disease 2019, c’est-à-dire « maladie à coronavirus (de l’année) 2019 ». En effet cette maladie est apparue dans la ville de Wuhan, en Chine, en novembre 2019.

Pour le monde anglophone, voir :

https://languages.oup.com/word-of-the-year/2020/.

Pour la Russie : 

https://www.dw.com/ru/v-rossii-slovami-goda-stali-obnulenie-i-samoizoljacija/a-55560770.

Le terme présente deux difficultés en français.

Difficulté de genre d’abord. Doit-on dire le ou la COVID-19 ? Avant la publication officielle de ce terme par l’OMS le 11 février 2020, on employait couramment les termes virus ou coronavirus, qui sont masculins. Par analogie, le genre masculin a été reporté sur le nouveau terme à cause d’une confusion entre le virus (le SARS-CoV-2 ou SRAS-CoV-2) et la maladie qu’il provoque (la COVID-19). En toute logique, on doit dire la COVID-19 (féminin), puisque que le D de l’acronyme correspond à l’anglais desease, c’est-à-dire au français maladie (féminin). Malgré cela, l’usage du masculin s’est solidement implanté en France, même si les autorités médicales et politiques utilisent le féminin dans leurs communications officielles. Toutefois il semble que le féminin, quoique encore minoritaire,  fasse des progrès en France alors qu'il est la règle au Québec.

Voir mon billet : 

https://carnetdunlinguiste.blogspot.com/2020/11/doit-on-dire-le-ou-la-covid.html.

Difficulté d’orthographe ensuite. Faut-il écrire COVID-19 en lettres capitales (majuscules) ou covid-19 en minuscules ? D’une manière générale, on doit écrire les sigles en lettres capitales. Cependant quand ces sigles (ou acronymes) deviennent des noms communs, l’usage accepte l’emploi des minuscules. On peut donc écrire covid-19, le mot étant désormais entré dans la langue commune.

Enfin le terme abrégé covid a tendance à remplacer le terme complet covid-19 dans la langue parlée.

Autres mots de l’année liés à la covid-19

Le virus, la pandémie

Il n’est pas étonnant que les mots virus, coronavirus, et la forme abrégée familière corona, fassent partie des mots de l’année en France. Leur fréquence est très élevée.

Citation :

« L’école au temps du corona », émission de France-Culture (26/03/2020).

Le terme anglais SARS-CoV-2 et son équivalent français SRAS-CoV-2 (« symptôme respiratoire aigu sévère »), désignant une maladie infectieuse des poumons due à un coronavirus, ont été également très fréquemment employés même dans les médias généralistes. Comme je l’ai dit plus haut, on fait souvent l'amalgame entre le virus (le SRAS-CoV-2) et la maladie (la COVID-19).

Au début de l’année, on a parlé de l’épidémie (« développement et propagation rapide d'une maladie contagieuse, le plus souvent d'origine infectieuse, dans une population ») qui frappait une région de la Chine (la province du Hubei avec sa capitale, Wuhan). Le 11 mars 2020, l’OMS a déclaré officiellement qu’on avait affaire à une pandémie (« épidémie étendue à toute la population d'un continent, voire au monde entier »). Désormais le mot va être souvent employé.

La contamination

Remonter la chaîne de transmission

Le 24 janvier, on a signalé les premiers cas de covid-19 en France. On a vite constaté que la covid-19 était une maladie très contagieuse. On a cherché à savoir quelle était l’origine de l’infection, par quel(s) chemin(s) se faisait la contagion. Deux emprunts intégraux à l’anglais sont apparus :  tracing et tracking. Les deux termes étaient déjà utilisés dans la langue spécialisée d’autres domaines (en logistique), mais la pandémie les a propulsés à l’avant-scène. L’emprunt intégral contact tracing a deux concurrents, traçage des contacts, qui est à la fois un calque de forme et un calque de sens, et suivi des contacts, qui peut avoir un sens différent.

On s’est efforcé de retrouver le patient zéro à l’origine de la formation de clusters. L’emprunt intégral à l’anglais cluster est entré en concurrence avec plusieurs syntagmes français comme foyer de contamination, foyer épidémique, foyer de transmission, foyer d'infection, foyer de contagion ou foyer tout court. Aucun d’eux n’a réussi à supplanter l’anglicisme et leurs « scores » cumulés n’équivaut même pas celui de cluster seul… Certains spécialistes disent qu’il y a une différence entre un « cluster » et un « foyer ». Seule l’expression cas groupés, utilisée par Santé publique France, dépasse cluster en fréquence.

Voir mon billet : 

https://carnetdunlinguiste.blogspot.com/2020/09/comment-traduire-cluster-dans-le-domaine-medicalL'ordre de fréquence a pu changer depuis la date de sa rédaction.

Citation :

« L'anglicisme [cluster], un peu barbare à première vue, inusité du grand public, ne plaît pas à tout le monde. Pas même à "son" ministre de tutelle, Olivier Véran, qui mardi lâchait sur notre antenne : "On va arrêter de parler de cluster parce que je crois que les gens ne comprennent pas quand on parle de cluster. Je comprends parfaitement et en plus c’est un anglicisme." » (BFM-TV, 04/03/2020).

Autre terme spécialisé ayant fait son entrée dans le langage de l'actualité : l'abréviation R0, c'est-à-dire le taux de reproduction de base, le nombre moyen d'individus qu'une personne infectieuse peut infecter. D'ailleurs toutes sortes d'autres taux ont été employées, souvent dans la confusion : taux d'incidence, de prévalence, de létalité, de mortalité… On a souligné le fait que les personnes les plus à risques (en anglais at-risk patients) étaient surtout celles qui avaient des comorbidités.

On s'est demandé si la meilleure stratégie de lutte contre la contagion ne serait pas de tout laisser aller jusqu'à ce qu'on atteigne l'immunité collective  ou immunité de groupe, voire l'immunité de… troupeau (calque de l'anglais herd immunity).

Mesures de protection

À défaut de traitement ou de vaccin, le seul moyen d’enrayer la propagation de l’épidémie est de pratiquer des gestes barrières. Parmi ces gestes, figure le respect de la distanciation sociale et/ou de la distanciation physique. Les deux termes, calques de l’anglais social distancing et physical distancing, sont souvent employés indifféremment, alors que l’OMS souligne que le plus important est la distance physique entre individus, car à l'heure d'Internet la distanciation sociale n'existe pratiquement plus. L’expression « éloignement sanitaire » ne semble pas avoir eu de succès.

Le public a fait connaissance avec différentes sortes de masques : masque FFP2, masque chirurgical, masque barrière, masque alternatif... L'anglais dit curieusement a face mask, ce qui ressemble fort à un pléonasme. Il ajoute en précision avec l'expression face covering pour désigner tout moyen utilisé pour couvrir son visage, qu'il s'agisse d'un masque véritable ou d'une simple écharpe. Cette distinction n'a pas semblé nécessaire en français, sauf au Canada, où l'on a forgé le calque couvre-visage. Bien vite sont apparus des anti-masques. Les visières de protection ont eu aussi un certain succès. On n’a jamais autant entendu parler de gel hydro(-)alcoolique. On a critiqué la pénurie de protections, de masques, de gel, de tests, de respirateurs artificiels, communément appelés ventilateurs (en anglais ventilator) par les professionnels de la santé.

Ces gestes barrières n’ayant pas été suffisamment efficaces, il a fallu instaurer des quarantaines, réduites en fait à des quatorzaines, puis à des septaines… Ces mesures n'ayant pas été non plus suffisantes, il a fallu décrété un confinement général (en anglais lockdown, shelter-at-home, stay-at-home, en russe локдаун, режим самоизoляции) et imposer des attestations de déplacement. Après la pluie, le beau temps. Après le confinement est arrivé le déconfinement… avant peut-être malheureusement un reconfinement en janvier 2021…

Le dépistage

Un des mots les plus employés cette année a certainement été test. Dès le début, l'OMS affirmait : Testez, testez, testez. On a tout dit sur les différentes sortes de tests : test PCR, test antigénique, teste sérologique… Et l'on a même déploré la pénurie d'écouvillons... Pour faciliter l'accessibilité aux tests, on a mis en place des drives de dépistage.

Les traitements et les vaccins

Ils ont été sources de polémiques. Le grand public a découvert que les chercheurs et les médecins pouvaient avoir de profonds désaccords. Tout le monde a eu un avis sur la question, si bien qu'on a assisté parmi les piliers de plateaux télévisés à un festival d'ultracrépidarianisme… Une des plus grandes polémiques a tourné autour de l'usage de la chloroquine, ardemment défendu par le professeur Didier Raoult, mais accueilli avec beaucoup de scepticisme par la majorité des chercheurs et des organismes publics, critiquant l'absence d'études randomisées pour prouver l'efficacité réelle du traitement. Une polémique typiquement franco-française, ayant déclenché une véritable Raoult mania (surtout à Marseille) contrée par un fort Raoult bashing (surtout à Paris)…

Ultracrépidarianisme, mot compliqué et un peu pédant, mais pas inutile : 

https://www.brut.media/fr/news/l-ultracrepidarianisme-l-art-de-parler-de-ce-qu-on-ne-connait-pas-df0c0552-6eb9-46eb-9406-f7bfe38ccf44.

Si la chloroquine a trouvé ses défenseurs et ses critiques, il en est de même des vaccins. Il y a le pro et les anti-vaccins (ou antivax). Toute une partie de l'opinion, très vaccino-sceptique, participe au vaccin-bashing. Beaucoup se sont inquiétés du complotisme ambiant, qui explique les causes ou l'origine de la pandémie par une vaste conspiration impliquant tantôt les Chinois, tantôt le gouvernement ou les élites, tantôt Big Pharma ou Bill Gates ou bien encore George Soros… La désinformation sur la pandémie a été source de nombreuses infodémies, mot-valise formé sur information et épidémie.

Nouvelles habitudes

La pandémie et les mesures prises par les autorités ont eu pour effet des changements importants dans le travail et la vie sociale. Les mots composés en télé ont été très fréquents : télétravail, télé-enseignement, téléconsultation. Le présentiel a souvent cédé la place au distanciel.

III. Mots de l’année dans d’autres domaines.

En politique intérieure française, l'actualité a aussi mis de l'avant les expressions violences policières, auxquelles on a opposé violences contre la police.

Autres mots fréquemment utilisés : terrorisme islamiste, la France ayant été victime cette année encore de plusieurs actes de terrorisme commis par cette mouvance; séparatisme, mot employé par le président de la République pour désigner l'attitude d'une partie des populations immigrées ou issues de l'immigration qui refuse de s'intégrer à la société française et à adhérer à ses valeurs; laïcité comme rappel d'un des fondements du contrat social français et comme réponse aux exigences islamistes; islamo-gauchiste, pour désigner la frange de l'extrême gauche qui fait alliance avec les mouvements islamistes.

Mais après déclin, et dans la même ligne, c'est le mot déclassement qui est apparu au printemps pour désigner la situation de la France par rapport aux autres pays.

Un mot jusque-là confiné au cercle étroit des sociolinguistes, glottophobie (ou discrimination linguistique), a été mis de l'avant lorsque que Jean Castex, qui a un fort accent du Midi, a été nommé premier ministre. A cette occasion, on a relevé que peu de personnalités politiques avaient un accent autre que celui de la norme du français standard. Et certains y ont vu une forme de discrimination.

Voir dans Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Glottophobie#:~:text=La%20glottophobie%20(%C3%A9galement%20appel%C3%A9e%20discrimination,discrimination%20fond%C3%A9e%20sur%20la%20langue.

Covid-19, pandémie, comorbidité, surmortalité, masque, gestes barrières, confinement, couvre-feu…. ont accompagné cette année 2020. Espérons que les mots de l'année 2021 concerneront des événements plus réjouissants…

Mots-clés : mots de l'année; France; 2020.

20 décembre 2020

Doit-on dire et écrire Nagorny-Karabakh ou Haut-Karabagh ?

Une actualité récente a mis en lumière le toponyme Nagorny-Karabakh, fréquent dans les médias. Il désigne une petite enclave peuplée majoritairement d’Arméniens (de religion chrétienne) à l’intérieur de la république d’Azerbaïdjan (les Azéris étant de religion musulmane). Du temps de l’Union soviétique, ce petit territoire, situé sur un haut plateau et les contreforts du petit Caucase (pour une altitude variant de 1000 à 3500 mètres), formait une région autonome au sein de la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan.

En russe, on la désignait sous le nom de Нагорно-Карабахская автономная область (en traduction, région autonome du Haut-Karabakh). L’adjectif nagorny (нагорный), qui apparaît dans cette dénomination russe, signifie littéralement « sur (na) la/les montagne/s (gora) ». L’orthographe Karabakh est la transcription du nom de la région (d’origine turque) en russe (Карабах).

L’URSS s’étant disloquée en 1991, il n’y a plus aucune raison de conserver en français la forme russe Nagorny-Karabakh. L’enclave étant peuplée très majoritairement d’Arméniens, il convient d’utiliser l’orthographe suivante : Haut-Karabagh.

Mots-clés : orthographe ; transcription ; russe ; arménien ; Nagorny-Karabakh ; Haut-Karabagh.

08 novembre 2020

Du genre des emprunts à l'anglais.

Pour justifier le genre féminin du terme covid-19 (acronyme de COronaVIrus Disease 2019), l'Académie française, l'Office québécois de la langue française, Radio-Canada et d’autres organismes linguistiques avancent que le genre des emprunts à l'anglais se calque sur celui de l'équivalent français. Ainsi comme l'équivalent français de l'anglais disease est maladie (mot féminin), on doit dire la covid-19 et non le covid-19.

Cette règle est souhaitable, mais elle est loin d'être appliquée dans tous les cas.

La règle selon laquelle le genre du sigle ou de l’acronyme se règle sur celui du mot de base n’est pas absolue.

Par exemple, parmi les sigles, HLM (habitation à loyer modéré) s’emploie le plus souvent au masculin malgré le fait que le mot de base est habitation (féminin). Sur Internet, on trouve : « une HLM » : 32600 occurrences ; « un HLM » : 123000. Alors on dit que c’est un emploi « abusif ». Donc, dans ce cas, l’usage dominant est « abusif »…

Parmi les acronymes, laser est masculin, malgré le fait que le mot anglais est formé sur le syntagme Light Amplification by the Stimulated Emission of Radiation (amplification de lumière par émission stimulée de rayonnement). Le mot de base étant amplification, il devrait être féminin. Loran est masculin, malgré le fait que le mot anglais est formé sur le syntagme Long-Range Navigation. Le mot de base étant navigation, il devrait être féminin. UNESCO, formé sur United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, devrait être féminin. Sur le site de l’UNESCO, le mot est effectivement féminin.  Sur Internet, on trouve autant d’emplois au masculin qu’au féminin : « l’UNESCO est née » : 19 800 occurrences ; « ’UNESCO est né » : 17200. UNICEF, formé sur United Nations International Children's Emergency Fund, devrait être masculin. En fait on trouve autant d’emplois masculins que féminins sur Internet : « l’UNICEF est né » : 4440 occurrences; « l’UNICEF est née » : 4980.

En dehors des sigles et des acronymes, les mots anglais en -end (équivalent français : fin), en -house (équivalent français : maison) ou en -room (équivalents français : pièce ou chambre) devraient tous être féminins. Or, on dit un happy end (rarement une happy end), un week-end, un club-house, un penthouse, un steakhouse, un dressing-room (plus souvent un dressing), un grill-room (plus souvent un grill), un living-room (ou un living) et un showroom... On dit aussi un team (une équipe...).

On voit que cette règle est loin d'être absolue... D'autres facteurs - plus complexes - interviennent dans la détermination du genre des mots empruntés à l'anglais.

Mots-clés : genre des mots, sigles et acronymes empruntés; emprunt à l'anglais; détermination du genre en français.

05 novembre 2020

Doit-on dire le ou la Covid ?

 Genèse du problème

Le 11 février 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) annonçait, en anglais, qu’elle avait donné un nom à la nouvelle maladie (en anglais disease) qui se répandait en Europe depuis la Chine : « We now have a name for the #2019nCoV disease : COVID-19. I’ll spell it : C-O-V-I-D hyphen one nine – COVID-19 ».

Comme le nom était en anglais, le problème du genre ne se posait pas.. Les médias francophones se mirent alors à employer le mot COVID-19 au masculin. Ce choix du masculin peut s’expliquer par le fait que le mot sous-entendu en français était virus (mot masculin) : le coronavirus, le COVID-19.

Quelque temps plus tard, le site français de l’OMS publiait la version française de son choix terminologique : « maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) […] le virus responsable de la maladie COVID-19 ou le virus de la COVID­19 ». Le terme maladie (mot féminin) apparaissait nettement comme le noyau du syntagme (groupe de mots). On lisait bien « le virus responsable de la COVID-19 ».

Entre-temps, l’usage du masculin s’était implanté dans les médias francophones et même sur les sites officiels.

Les réactions

Au Canada

Le 6 mars 2020, Radio-Canada publiait une fiche linguistique dans ces termes : « L'OMS emploie dorénavant COVID-19 au féminin. Il est en effet plus logique d'employer le terme au féminin, car le nom complet est maladie à coronavirus 2019. Par conséquent, on dira et on écrira "la COVID-19" (sous-entendu "maladie à coronavirus 2019"), plutôt que "le COVID-19", pour se conformer à la décision de l'OMS ».

L’Office québécois de la langue française publiait un article COVID-19 dans son Grand Dictionnaire terminologique. Il y était dit : « On constate une hésitation dans le genre attribué au terme COVID-19, probablement à cause de la confusion entre la dénomination du virus (SRAS-CoV-2, masculin) et celle de la maladie (COVID-19, féminin). Les sigles étrangers prennent généralement le genre qu'aurait en français le mot de base qui les compose […]. En vertu de cette règle, COVID-19 est de genre féminin, car dans la forme longue du terme français, maladie à coronavirus 2019, le mot de base est maladie ».

En France

Le 7 mai 2020, l’Académie française précisait : « Covid est l’acronyme de corona virus disease, et les sigles et acronymes ont le genre du nom qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation. On dit ainsi la S.N.C.F. (Société nationale des chemins de fer français) parce que le noyau de ce groupe, société, est un nom féminin, mais le C.I.O. (Comité international olympique), parce que le noyau, comité, est un nom masculin. Quand ce syntagme est composé de mots étrangers, le même principe s’applique. On distingue ainsi le FBI, Federal Bureau of Investigation, « Bureau fédéral d’enquête », de la CIA, Central Intelligence Agency, « Agence centrale de renseignement », puisque dans un cas on traduit le mot noyau par un nom masculin, bureau, et dans l’autre, par un nom féminin, agence. Corona virus disease […] signifie « maladie provoquée par le corona virus (“virus en forme de couronne”) ». On devrait donc dire la covid 19, puisque le noyau est un équivalent du nom français féminin maladie. Pourquoi alors l’emploi si fréquent du masculin le covid 19 ? Parce que, avant que cet acronyme ne se répande, on a surtout parlé du corona virus, groupe qui doit son genre, en raison des principes exposés plus haut, au nom masculin virus. Ensuite, par métonymie, on a donné à la maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque. Il n’en reste pas moins que l’emploi du féminin serait préférable et qu’il n’est peut-être pas trop tard pour redonner à cet acronyme le genre qui devrait être le sien ».

En novembre 2020, France Terme n’avait pas encore émis de recommandation d’usage pour COVID-19.

Force de l’usage

Si, au Canada, en particulier au Québec, ce revirement semble n'avoir posé de problème à personne et avoir été accepté et suivi par la majorité, ce n’est pas le cas en France, où le pouvoir d’influence des organismes de normalisation linguistique n’a pas la même force. Ainsi, le journal Le Monde a décidé d’opter « pour l’instant » (le 14 mai) pour le masculin. Les critiques et les sarcasmes soulevés par la déclaration de l’Académie française sont bien visibles, par exemple, dans cet échange sur le compte Twitter de la linguiste Laélia Véron : https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1261554839248666625. 

La linguiste de conclure : « En tout cas, ça nous montre bien qui fait la langue française. C’est l’usage, qui peut être accompagné, freiné, accéléré par des pôles importants (les dicos, l’école, ici en l’occurrence les médias) mais certainement pas l’Académie ».

Le linguiste Mathieu Avanzi a publié deux graphiques très intéressants indiquant les fréquences d’emploi de « le COVID » et de « la COVID » en France et au Québec pour la période du 14 février au 14 mai (données collectées via Google Trends°) La différence des courbes est frappante. Alors qu’en mai la fréquence de « la COVID » dépasse celle de « le COVID » au Québec, en France la courbe de « la COVID » n’avait pas décollé : https://theconversation.com/le-la-covid-reouvrir-ou-rouvrir-les-lecons-de-grammaire-du-coronavirus-138633

Il serait intéressant de savoir qu’elle est la situation actuelle. Parions que la courbes des « la COVID » a aussi monté en France. L’usage du masculin est-il toujours aussi dominant plusieurs mois après les mises au point mentionnées ci-dessus ? C’est peu probable car on entend désormais « la COVID » en France, même si c'est encore minoritaire. Par exemple, le directeur général de la santé, le Pr Jérôme Salomon, le premier ministre Jean Castex, le président de la République Emmanuel Macron emploient aussi la forme féminine.

En date du 24 décembre 2020, selon Google Recherche avancée, pour la France et les 31 jours précédents, la fréquence d'emplois du syntagme "le covid" représentait 75 % des occurrences, celle de "la covid", 25 %.

Un article intéressant sur le sujet :

Mots-clés : langue française;  COVID; genre; masculin; féminin; France; Canada; Québec.

02 novembre 2020

Covidiot, un mot-valise de circonstance.


La pandémie de covid-19 a suscité la création d’un certain nombre de nouveaux mots ou de nouvelles acceptions. Une des créations les plus amusantes, pour désigner un des phénomènes les plus affligeants, est le mot covidiot.

C’est un mot-valise de formation limpide, fusion de covid + idiot. Il désigne les personnes qui se comportent de manière irresponsable face à l’épidémie et aux dangers de contagion. Cela se manifeste, par exemple, par des razzias sur le papier-toilette et les pâtes alimentaires au supermarché, par le refus d’observer les gestes barrières, de porter un masque anti-projections, par la participation à des événements comme des apéros de groupes en plein air, etc. La covidiotie est multiforme…

« Les 193 passagers d'un vol mis en quarantaine à cause de "covidiots égoïstes". Les passagers déplorent que certaines personnes à bord ne portaient pas leur masque correctement et ne respectaient pas les règles de distanciation en vigueur pour lutter contre le coronavirus. » (RTL, 01/09/2020).

Le terme est d’abord apparu dans le monde anglo-saxon, comme le montre cet article de l’Urban Dictionary, un dictionnaire en ligne américain de slang (argot) et de termes non conventionnels :

« Covidiot : Relating to the 2020 Covid-19 virus : Someone who ignores the warnings regarding public health or safety. A person who hoards goods, denying them from their neighbors. Did you see that covidiot with 300 rolls of toilet paper in his basket ? That covidiot is hugging everyone she sees. »

Même si le mot à l’origine est un terme américain, il s’intègre sans difficultés au français.

https://www.courrierinternational.com/article/le-mot-du-jour-covidiot-fait-son-entree-dans-lurban-dictionary 

https://www.letemps.ch/opinions/neologisme-covidiot-dit-bien-quil-veut-dire

https://www.lindependant.fr/2020/04/06/coronavirus-le-covidiot-du-jour-detruit-sa-voiture-lors-dune-balade-avec-ses-amis-et-son-chien-a-cause-dune-punaise,8835143.php 

Mots-clés : covidiot ; covidiotie ; néologisme ; mot-valise ; définition

31 octobre 2020

Une nouvelle mesure de volume : piscine olympique.

Les journalistes aiment bien les « images parlantes ». On leur apprend à en utiliser dans les écoles de journalisme. Voici un exemple de ces images parlantes assez répandues :

« L'ouverture de bouches et poteaux incendie n'est pas sans conséquence. 150000 m3 d'eau, soit l'équivalent de 60 piscines olympiques, ont été perdus, mercredi 21 juin, en Île-de-France, annonce Veolia dans un communiqué, jeudi. Ce phénomène atteint une ampleur jamais égalée selon l'entreprise, qui dénonce une situation "critique" ». (France Info, 22/06/2017).

Or, le volume d'une piscine olympique peut varier considérablement en fonction de sa profondeur. Si la largeur et la longueur de toutes les piscines olympiques sont fixées respectivement à 25 m et à 50 m, la profondeur peut varier. La profondeur recommandée est de 3 m, mais une profondeur de 2 m est acceptée. Cela veut dire que le volume d'une piscine olympique peut varier de 2500 m3 à 3750 m3. Dans l'exemple cité, le volume des 60 piscines olympiques varie donc entre 150000 m3 et 225000 m3. Image parlante, peut-être. Image précise, certainement pas…

Mots-clés : journalisme ; image ; comparaison ; mesure de volume ; équivalent ; piscine olympique.


30 octobre 2020

Petit lexique de la Covid-19.

 Aérosol : Ensemble de fines particules, solides ou liquides, d'une substance chimique ou d'un mélange de substances, en suspension dans un milieu gazeux. Certains virus se transmettent par contagion via des aérosols, ou aérosolisation d'inoculum viral.

Agueusie : Absence du sens du goût.

Anosmie : Perte totale de l'odorat, temporaire ou permanente.

Antivax : Personne qui se prononce contre les vaccins.

Asymptomatique, forme asymptomatique : qui ne présente pas de symptômes (voir ce mot).

Bras, bras comparatif (calque de l'anglais) : Groupe de participants qui reçoivent le même produit. Certaines études prévoient d'administrer des produits différents (ou des doses) pour les comparer. On constitue alors plusieurs groupes (ou bras), le plus souvent par tirage au sort.

Brigade d'anges gardiens : Brigade sanitaire destinée à tracer (voir ce mot) les malades de la Covid-19 et leurs contacts.

Bulle sociale : Sélection limitée de personnes avec lesquelles on peut interagir en cas d’épidémie. Par exemple, la « règle de six » limite à six le nombre personnes de votre entourage que vous pouvez rencontrer.

Cas contact, personne contact : Personne qui a été au contact d'un cas positif à la Covid-19.

Cas groupés : Un des équivalents français de l’anglais cluster (voir ce mot). Survenue d’au moins 3 cas confirmés ou probables sur une période de 7 jours.

Chaîne de contamination, chaîne de transmission, remonter la chaîne de contamination : reconstituer le parcours de la contagion.

Charge virale : Nombre de copies d'un virus dans un volume de fluide (sang, sperme, salive) donné.

Chloroquine : Antipaludique commercialisé sous forme de sels (sulfate ou phosphate), avec la quinine, dont elle est un substitut synthétique, et l’hydroxychloroquine, une molécule qui lui est proche. Elle est le traitement qui a été le plus employé contre le paludisme, en préventif comme en curatif.

Choc ou orage cytokinique : Forme la plus grave du syndrome de libération des cytokines (SLC), qui est une production excessive de cytokines déclenchée par un agent pathogène et qui se manifeste par une violente réponse inflammatoire du système immunitaire.

Cluster  (anglicisme) : Cas groupés d’une maladie (voir Foyer de contagion).

Comorbidité : Présence d'un ou de plusieurs troubles associés à un trouble ou une maladie primaire. Effet provoqué par ces maladies ou troubles associés.

Confinement : Stratégie de réduction des risques sanitaires qui oblige, sous peine de sanctions économiques ou pénales, une population à rester dans son logement ou dans un lieu spécifique.

Contact tracing : voir Recherche des contacts.

Coronavirus : Virus qui constituent la sous-famille Orthocoronavirinae de la famille Coronaviridae. Le nom coronavirus, du latin signifiant virus à couronne, est dû à l'apparence des virions sous un microscope électronique, avec une frange de grandes projections bulbeuses qui évoquent une couronne solaire.

Couvre-visage (Canada) : Calque de l'anglais face covering. Masque de protection, masque anti-projections, masque.

Covid-19 : Acronyme anglais de COronaVIrus Disease 2019. Genre fluctuant : la ou le Covid-19. L’Académie française préconise le féminin au motif que le mot anglais disease correspond au mot français maladie (féminin). Maladie infectieuse émergente de type zoonose virale causée par la souche de coronavirus SARS-CoV-2. Syntagmes fréquents sur la base de covid : covid-suspect, covid-positif, covid-négatif.

Décompensation : Dégradation, souvent brutale, d'un organe ou d'un organisme jusqu'alors maintenu en équilibre par des mécanismes de compensation qui empêchaient la survenue de ce dérèglement.

Déconfinement : Sortie d'une période de confinement, assortie de mesures,  voire de stratégies à l'échelle d'un État, mais aussi de multiples procédures stratégies d'observance ou d'évitement à l'échelon individuel, de structure de services de production.

Distanciation physique, distanciation sociale (calque de l’anglais : social/physical distancing) : Mesure visant à éloigner les individus les uns des autres, notamment à l'extérieur. Distanciation physique est plus adéquat.

Drive covid, drive de dépistage, drive test : Unité mobile de dépistage de la Covid-19 (sur le modèle des « drives » des grandes enseignes de l’alimentation.

Ecouvillon : Tige dont l'extrémité sert à effectuer des prélèvements dans les cavités naturelles, ressemblant à des cotons-tiges plus ou moins longs.

Extuber : Retirer un dispositif tubulaire de la trachée d’un patient.

Foyer de contagion, foyer d'infection, foyer de transmission, foyer épidémique : Survenue d'au moins 3 cas confirmés ou probables, dans une période de 7 jours chez des gens qui appartiennent à une même communauté ou qui ont participé à un même rassemblement, qu'ils se connaissent ou non.

Geste barrière : Bonne pratique destinée à limiter la propagation d’un agent pathogène, notamment en situation de pandémie (port d’un masque, lavage des mains, tousser ou éternuer dans son coude, etc.).

Groupe de contamination : voir Foyer de contagion.

Hydro-alcoolique, solution ou gel hydro-alcoolique :  Liquide aseptisant composé d'alcool et d'un agent antibactérien. On peut y ajouter un agent émollient, un agent moussant, un colorant ou du parfum. Les solutions hydro-alcooliques sont plus fluides que les gels hydro-alcooliques.

Hydroxychloroquine : Médicament (commercialisé sous forme de sulfate d'hydroxychloroquine sous les noms de marque Plaquenil, Axemal (en Inde), Dolquine et Quensyl, indiqué en rhumatologie dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde et du lupus érythémateux disséminé pour ses propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices.

Immunité collective, immunité de groupe (plus rare) : Phénomène par lequel la propagation d'une maladie contagieuse peut être enrayée dans une population si une certaine proportion des individus est immunisée, soit par vaccination, soit par immunité croisée, soit parce qu'après avoir été contaminés ils n'ont pas développé la maladie ou en ont guéri.

Infodémie (mot-valise) : Vague d’informations fausses ou trompeuses sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche à propos d’une pandémie.

Intubation : Geste médical consistant à introduire un dispositif tubulaire dans la trachée d’un patient.

Intuber : Introduire un dispositif tubulaire dans la trachée d’un patient.

Maladie à coronavirus 19 : voir Covid-19.

Masque chirurgical, masque de protection, masque anti-projections : Masque filtrant destiné à empêcher les germes présents dans les voies respiratoires de la personne le portant de sortir et de contaminer leur environnement direct, porté en particulier par les professionnels de la santé durant une intervention chirurgicale.

Orage cytokinique : voir Choc cytokinique.

Patient zéro : 1) Première personne d’une épidémie à avoir été contaminée par un agent pathogène; 2) Toute personne dont la contamination a été confirmée, qui peut être à l’origine d’un foyer de contamination.

Personne contact : voir Cas contact.

Postillon : Microgouttes produites naturellement en parlant, en éternuant, en toussant, en chantant et en hurlant. Vecteurs de virus.

Prévalence : voir Taux de prévalence.

Randomisation : Fait de générer des valeurs aléatoires pour traiter des données. Le but est de s'affranchir de biais systématiques liés au choix par un humain, d'évaluer l'efficacité d'un traitement médical par rapport à la guérison naturelle et à l'effet placebo. Pour que ni les patients, ni le personnel soignant ne sachent qui a reçu quoi. La constitution des listes est randomisée, c'est-à-dire que les participants à l'étude recevant le vrai traitement sont tirés au choix.

Randomisé, essai randomisé, étude randomisée : voir Randomisation.

Raoult-mania : Phénomène typiquement français de frénésie sociale autour du professeur Didier Raoult, promoteur du traitement de la Covid-19 sur la base de l'association de la chloroquine et de l’hydroxychloroquine. L'efficacité de ce traitement n'a pas été prouvée scientifiquement.

R0, R effectif : voir Taux de reproduction.

Réa : Terme familier pour réanimation; la réa, être en réa.

Recherche des contacts, suivi des contacts, traçage des contacts : Processus d'identification des personnes susceptibles d'avoir été en contact avec une personne infectée par une maladie infectieuse et collecte ultérieure d'informations supplémentaires sur ces contacts

Reconfinement : voir Confinement.

Regroupement de cas : voir Foyer de contagion.

Repérage des contacts : voir Traçage.

Retracer le parcours des personnes, les chaînes de transmission : Remonter à la source de la contamination.

Symptomatique : Qui présente des symptômes.

Symptôme : Signe qui représente une manifestation d'une maladie, tel que l’exprime ou le ressent un malade.

Taux de létalité ou létalité : Proportion de décès liés à une maladie ou à une affection particulière, par rapport au nombre total de cas atteints par la maladie.

Taux de positivité : Nombre de tests positifs par rapport au nombre total des tests effectués.

Taux de prévalence : Mesure de l'état de santé d'une population, dénombrant le nombre de cas de maladies, à un instant donné ou sur une période donnée, pour une affection donnée. On calcule le taux de prévalence en rapportant ce nombre à la population considérée.

Taux de reproduction R, taux de reproduction effective, ou R : Nombre moyen de personnes qu'un malade contamine. Un R à 2,2, par exemple, signifie que 10 malades vont infecter en moyenne 22 personnes. Lorsque que le R passe en dessous de 1, l'épidémie recule. Au-dessus, elle se développe.

Taux d'incidence : Nombre de personnes infectées sur une semaine, ramené à 100 000 habitants.

Téléconsultation : Consultation d’un patient à distance. Un professionnel de santé peut être présent auprès du patient et, le cas échéant, assister le professionnel médical au cours de la téléconsultation.

Télétravail : Activité professionnelle effectuée en tout ou partie à distance du lieu où le résultat du travail est attendu. Il s'oppose au travail sur site, à savoir le travail effectué dans les locaux de son employeur.

Test antigénique : Test qui détecte si la personne est contaminée par le coronavirus au moment du test. À l'instar du test PCR (voir ce mot), il s'effectue par un prélèvement au fond du nez, mais il se différencie sur les molécules recherchées. Le test antigénique cherche des antigènes, c'est-à-dire des protéines présentes à la surface des virus.

Test PCR : Sigle formé sur l’anglais Reverse Transcription Polymerase Chain Reaction, en abrégé RT-PCR. Test de diagnostic moléculaire mettant en évidence la contraction d'un virus par une personne. La plupart des tests PCR sont réalisés sur des échantillons prélevés en utilisant des tampons nasaux (voir Ecouvillon).

Test sérologique : Recherche des anticorps produits lors d'une infection par le coronavirus dans le sérum sanguin.

Traçage des contacts, suivi des contacts : Opération de recherche de l'origine de l'infection (traçage rétrospectif) et/ou des potentielles infections supplémentaire qui ont pu en découler (traçage prospectif). Dans le commerce, le tracing suggère à la fois l'idée de suivi d'une piste et de preuve d'une origine et d'une livraison. Le tracking est l'aptitude à retrouver l'historique, l'utilisation ou la localisation d'une entité au moyen d'identifications enregistrées.

Tracer les contacts : Chercher l'origine de l'infection.

Traceur de contacts : 1) Personne chargée de (re)tracer des contacts; 2) Appareil permettant d'enregistrer en permanence le nombre de contacts et la distance qui sépare les uns des autres

Tracing : voir Traçage.

Tracking : Action qui consiste à localiser quelque chose et à en suivre le déplacement. S’apparente à un suivi des déplacements via les GPS des smartphones et les antennes-relais.

Vaccin-bashing : Dénigrement des vaccins. 

Sources : Sites Internet, en particulier Wikipédia.

Mots-clés : maladie à covid-19; covid-19; lexique.