23 juin 2020

Doit-on dire « préposé aux bénéficiaires » ou « préposé aux soins » ?


A l’occasion de l’annonce par le gouvernement du Québec de l’augmentation du salaire de certains personnels des maisons de retraite, l’expression préposé aux bénéficiaires a refait surface dans l’actualité. Pourtant, dans une fiche datant de 2005, l’Office québécois de la langue française déconseillait ce terme. En fait, il le déconseillait… mais pour une mauvaise raison, je cite : « Bien que préposé aux bénéficiaires et préposée aux bénéficiaires soient d’un usage très fréquent au Québec, ces termes sont à éviter, puisqu’ils constituent des impropriétés. Il est en effet inapproprié d’appeler bénéficiaire la personne qui reçoit des services de santé : on l’appellera plutôt patient ou, de façon plus générale, usager ». Relevons au passage les maladresses de formulation de cette fiche de l’OQLF (constituer une impropriété, il est inapproprié d’appeler, recevoir des services de santé, usager…de services de santé…).
La bonne raison pour non seulement déconseiller, mais condamner l’expression préposé aux bénéficiaires réside dans le fait qu’une personne n’est pas préposée à quelqu’un mais à quelque chose. C’est donc une question de combinaison de termes, de syntaxe, et non de propriété, de sémantique. En effet, selon le Trésor de la langue française, on peut être préposé à une fonction, à un service, à une activité, à la garde de quelqu’un, etc. Autrement dit, à quelque chose et non à quelqu'un.
La fiche de 2005 donnait pourtant des pistes intéressantes. En fonction de leur formation ou de la description de leurs tâches, on peut appeler ces personnes soit des aides-soignants, soit des préposés aux soins (des résidents).

Mots-clés : préposé aux bénéficiaires, aide-soignant, préposé aux soins, Office québécois de la langue française.

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