A l’occasion de l’annonce par le gouvernement du Québec de l’augmentation
du salaire de certains personnels des maisons de retraite, l’expression préposé
aux bénéficiaires a refait surface dans l’actualité. Pourtant, dans une
fiche datant de 2005, l’Office québécois de la langue française
déconseillait ce terme. En fait, il le déconseillait… mais pour une mauvaise raison,
je cite : « Bien que préposé aux bénéficiaires et préposée
aux bénéficiaires soient d’un usage très fréquent au Québec, ces termes sont
à éviter, puisqu’ils constituent des impropriétés. Il est en effet inapproprié
d’appeler bénéficiaire la personne qui reçoit des services de santé :
on l’appellera plutôt patient ou, de façon plus générale, usager ».
Relevons au passage les maladresses de formulation de cette fiche de l’OQLF (constituer
une impropriété, il est inapproprié d’appeler, recevoir des
services de santé, usager…de services de santé…).
La bonne raison pour non seulement déconseiller, mais
condamner l’expression préposé aux bénéficiaires réside dans le fait qu’une
personne n’est pas préposée à quelqu’un mais à quelque chose. C’est
donc une question de combinaison de termes, de syntaxe, et non de propriété, de
sémantique. En effet, selon le Trésor de la langue française, on peut
être préposé à une fonction, à un service, à une activité, à la garde de
quelqu’un, etc. Autrement dit, à quelque chose et non à quelqu'un.
La fiche de 2005 donnait pourtant des pistes intéressantes. En
fonction de leur formation ou de la description de leurs tâches, on peut appeler ces personnes soit
des aides-soignants, soit des préposés aux soins (des résidents).
Mots-clés : préposé aux bénéficiaires, aide-soignant,
préposé aux soins, Office québécois de la langue française.
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