Lu ce matin dans Le Journal de Montréal la phrase suivante :
‹‹ En entrevue avec Richard Martineau, le père récemment devenu monoparental a raconté avec plusieurs pointes d'humour comment il "gère" ses enfants seul durant la pandémie. ›› (Le Journal de Montréal, 06/01/2021).
Un père devenu monoparental...
Je ressors un billet sur le sujet écrit en 2014.
L'adjectif « monoparental » signifie « qui a un seul parent ». On ne peut donc pas dire « mère monoparentale ». Cela signifierait « une mère qui a un seul parent »... Idem pour « père monoparental ». C'est absurde et c'est une impropriété.
L'étymologie du mot est limpide : mono (= unique) + parent + al (= adjectif). Monoparental = parent unique. On peut donc dire une « famille monoparentale », c'est-à-dire une famille où il y a un seul parent (la mère ou le père), mais on ne peut pas dire « mère monoparentale ». On doit dire « mère célibataire » ou « mère seule » ou encore « mère isolée ».
Dans la presse francophone canadienne, le syntagme fautif « mère monoparentale » représente 56 % des occurrences… le syntagme « mère célibataire », 29 %; le syntagme « mère seule », 14 %; le syntagme « mère isolée » est pratiquement inexistant.
Dans la presse francophone européenne, le syntagme « mère célibataire » représente 65 % des occurrences; le syntagme « mère seule », 20 %; le syntagme « mère isolée », 14 %; le syntagme « mère monoparentale » est pratiquement inexistant.
Mots-clés : français; impropriété; monoparental; mère monoparentale; mère célibataire; mère seule; mère isolée; père monoparental; père célibataire; père seul; père isolé; Le Journal de Montréal.
Je constate avec étonnement que ni le GDT ni la BDL n'ont traité «mère (ou) père monoparental(e)». Il y a bien des fiches «monoparental» et «monoparentalité» sans indication des formes fautives. Et dire que ça veut décrire les usages du français au Québec.
RépondreSupprimerJM