Lionel Meney est né en France. Il vit au Québec depuis 1969.
Il a suivi une formation en linguistique générale et en langues slaves à l’École normale supérieure de Saint-Cloud, à la Sorbonne, à Paris, et à l’Université de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) en URSS. Il a obtenu son doctorat en linguistique à l’Université Laval sous la direction de Roch Valin.
Il est arrivé au Québec muni d’un contrat avec l’Université Laval dans le cadre des accords de coopération France-Québec dans le domaine de l’éducation. Il a enseigné le russe, le français dans les programmes de français langue seconde, et le français et la traduction dans ceux de traduction de 1969 à 2004 au département de Langues, linguistique et traduction.
Il s’est intéressé au français du Québec, inscrivant ses recherches dans les domaines de la variation linguistique entre les français de France et du Québec, et des idéologies linguistiques québécoises.
Il a publié un Dictionnaire québécois-français. Pour mieux se comprendre entre francophones (Montréal, Guérin, 1999). [finaliste du prix Marcel Couture du Salon du livre de Montréal]. Ce dictionnaire se distingue des glossaires québécois habituels par sa volonté de donner les équivalents exacts dans la même situation de communication et dans le même registre de langue. C’est ce qu’il a appelé un « dictionnaire bivariétal » sur le modèle des dictionnaires bilingues (1 800 pages, environ 9 000 entrées).
Exemple : pogner dans le Glossaire du parler au Canada est traité de la manière suivante : pogner : empoigner, saisir, prendre ; pogner un rhume : prendre un rhume. Dans le Dictionnaire québécois-français, le français québécois pogner fam. correspond, en français de France, non pas à prendre mais à choper fam. ; pogner un rhume fam. : choper un rhume fam.
Il s’est aussi intéressé aux idéologies linguistiques québécoises dans deux ouvrages. Ces idéologies se résument en gros à une lutte d’influence entre partisans d’une norme nationale, endogène, et partisans d’une norme internationale, avec des nuances entre les positions extrêmes. Il a introduit le terme endogénisme dans le débat sur la norme linguistique.
Dans Main basse sur la langue. Idéologie et interventionnisme linguistique au Québec (Montréal, Liber, 2010) [finaliste du prix Victor Barbeau de l’Académie des lettres du Québec], il décrit le contexte géo-linguistico-politique québécois, certaines facettes de l’identité québécoise, l’idéologie qui se dégage du rapport Larose sur la langue, critique certains produits linguistiques comme le Dictionnaires québécois d’aujourd’hui (Saint-Laurent, DicoRobert, 1992) ou le Grand dictionnaire terminologique de l’OQLF.
Dans Le français québécois entre réalité et idéologie. Un autre regard sur la langue (Québec, Presses de l’Université Laval, 2017), il décrit les principales particularités du français québécois (phonétiques, grammaticales et lexicales), établit une typologie des anglicismes québécois, étudie la concurrence des anglicismes dans la presse d’ici, analyse les idéologies linguistiques d’auteurs québécois comme Gérard Dagenais, Jean Marcel et Jean-Claude Corbeil) et il présente les enjeux du débat sur la norme linguistique.
Le livre qu’il publie, Le naufrage du français, le triomphe de l’anglais. Enquête (Québec, Presses de l’Université Laval, 2024), est, pour partie, un retour vers son idiome maternel, le français de France, tout en décrivant l’état (l’invasion des anglicismes) et la situation (la perte d’influence) du français à l’échelle française, européenne et planétaire.
Mots-clés : Lionel Meney, linguiste, biographie.
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