20 février 2014

Doit-on dire mettre à pied, congédier ou licencier ?

Dans les médias québécois, on observe une confusion fréquente entre les verbes « mettre à pied », « congédier » et « licencier », entre les noms « mise à pied », « congédiement » et « licenciement ». Dans la presse canadienne de langue française, « mise à pied » représente 43 % des occurrences contre 35 % pour « congédiement » et 22 % pour « licenciement ». Dans la presse francophone européenne, « licenciement » représente 96 % des occurrences, « mise à pied », 3 %, et « congédiement », 0,1 %.

Ces différences de fréquence s'expliquent par l'emploi souvent impropre de « mise à pied » et de « mettre à pied » dans les médias québécois.


Les verbes « congédier » et « licencier » ont en commun le sens de « renvoyer ou relever quelqu'un définitivement de son emploi ou de sa fonction ». Leur différence tient au fait que congédier a une signification plus large que licencier. Licencier quelqu'un, c'est renvoyer définitivement quelqu'un lié par un contrat de travail ou une convention collective. On peut congédier un ministre, pas le licencier...


On peut aussi employer le verbe « remercier » dans le sens de renvoyer, licencier quelqu'un. Dans ce cas, on emploie un euphémisme, c'est-à-dire un moyen atténué pour exprimer une notion qui pourrait être déplaisante…


Quant à « mettre à pied » – et c'est là que l'impropriété est fréquente –, ce verbe signifie « suspendre quelqu'un de son emploi pour une période déterminée ». On ne met pas à pied quelqu'un définitivement, on le renvoie, on le congédie, on le remercie, on le licencie.


On met à pied quelqu'un pour des raisons économiques (baisse de commandes, chômage technique, grève empêchant la production, catastrophe naturelle, faute professionnelle, accusation quelconque, etc.). Exemple :


« La Maison blanche a catégoriquement rejeté mardi le plan proposé par les Républicains pour rouvrir une partie de l'Administration américaine, contrainte de mettre à pied près d'un million de fonctionnaires » (Reuters, 2 octobre 2013).


Quant au verbe « clairer », il s'agit d'un anglicisme québécois familier, dont l'équivalent en français de référence est « virer », lui aussi familier. Ce qui donne sous forme de tableau  :



verbe
sens général
trait sémantique 1
trait sémantique 2
marque d'usage
congédier
renvoyer
définitivement

vieilli
remercier
renvoyer
définitivement

euphémisme
virer
renvoyer
définitivement

familier
licencier
renvoyer
définitivement
qqn lié par un contrat de travail
neutre
mettre à pied
suspendre
provisoirement
pour des raisons économiques, techniques ou personnelles
neutre


Mots-clés : français; français québécois; impropriété; anglicisme; mettre à pied; congédier; licencier; clairer.

17 février 2014

Le dictionnaire des « genres » de Facebook.

Le dictionnaire des 52 nuances de « genre » de Facebook.

Mots-clés : anglais; sexe; genre; définition; glossaire; Facebook.


15 février 2014

Словарь Евромайдана.

Словарь Евромайдана. Petit dictionnaire de termes populaires parmi l'opposition ukrainienne. Aussi un Petit lexique de la langue de bois à propos des évènements d'Ukraine.

14 février 2014

Doit-on dire soulier ou chaussure ?

Au Québec, on emploie plus fréquemment soulier qu'un France. Une étude sémantique publiée par Atlantico apporte des éléments de réponse.

08 février 2014

Doit-on dire « Fier commanditaire de » ou « Fier de parrainer » ?

Les Jeux olympiques d'hiver sont l'occasion de voir fleurir sur nos écrans de télévision et dans les colonnes de nos journaux des « Fiers commanditaires d'Équipe Canada ». L'expression est un calque de construction (calque syntaxique) de l'anglais « proud sponsor of ». En français correct, on dit dire « fiers de parrainer…, fiers de financer…, fiers d'appuyer…, fiers de soutenir…, etc. ».

Mots-clés : français canadien; anglicisme de construction; anglicisme syntaxique; fier commanditaire de; proud sponsor of.

07 février 2014

Rosa Khutor, origine et prononciation.

Rosa Khutor - Vue panoramique de la montagne.
Les Jeux olympiques d'hiver ont braqué les projecteurs sur une toute nouvelle station de sports d'hiver au nom étrange, Rosa Khutor, en russe Роза Хутор.

Malgré les apparences, ce nom n'a rien à voir avec la rose. Rosa est la déformation d'un nom de famille estonien, Rooza. Khutor signifie domaine en russe. L'explication tient en peu de mots, mais elle est intéressante.

Rosa Khutor - Téléphérique.
Au XIXe siècle un groupe de familles estoniennes a émigré vers le sud de la Russie pour finalement s'installer dans ces montagnes du Caucase en amont de la ville d'Adler. Ces familles ont fondé un village appelé Estosadok, en russe Эстосадок, c'est-à-dire le jardin des Estoniens. L'un d'entre eux, un certain Adula Rooza, a décidé de s'installer à l'écart, à 8 km du village. Son domaine prit le nom de Rosa Khutor, c'est-à-dire le domaine de Rooza. Rosa Khutor est la transcription russe officielle. Elle correspond à la transcription anglaise. La transcription française normale est Rosa Khoutor.

Rosa Khutor - Vue du téléphérique.
Le mot khutor se prononce en français kou-tor. Les lettres kh correspondent au russe х, son qui n'existe pas en français. On l'a rapproché du son français k, comme dans Kharkov (Харьков), Khatchatourian (Хачатурян) et Khrouchtchev (Хрущёв). La lettre u se prononce ou à la française.



Mots-clés : langue russe; toponymie; origine; prononciation; Rosa Khutor; Rosa Khoutor; Jeux olympiques d'hiver de Sotchi.

04 février 2014

Anglicismes introduits par Facebook.


Les réseaux sociaux, même si souvent ils sont traduits en français, ont apporté leur lot d'anglicismes. Voici les termes introduits par Facebook, qui fête son 10e anniversaire.

Mots-clés : français; anglicisme; réseaux sociaux; Facebook; attending; event; friender; liker; poke; tag, taguer.