Dans la presse francophone canadienne (PFC),
on observe un emploi beaucoup plus fréquent du mot récipiendaire en comparaison
de la presse francophone européenne (PFE). Si l'on compare les fréquences
relatives des mots récipiendaire et lauréat, on constate que, dans la PFC,
lauréat est employé dans 70 % des cas et récipiendaire dans 30 %, alors que
dans la PFE, lauréat l'est dans 88 % des cas et récipiendaire dans seulement 12
%.
La raison de cette différence notable de
fréquence : un emploi souvent impropre de récipiendaire dans la PFC. On confond
souvent le mot récipiendaire avec le mot lauréat. Pourtant la différence est
assez facile à faire.
Un récipiendaire est une personne qui reçoit
un diplôme, ou qui vient d'être admise dans une société, et en l'honneur de qui
a lieu la cérémonie de réception. Le mot vient du latin recipiendus qui signifie « qui doit être reçu ». Dans récipiendaire, il y a l'idée de recevoir. On dit : remettre un diplôme,
une médaille, etc. au récipiendaire; le discours de remerciement du
récipiendaire.
Récemment l'écrivain Dany Laferrière a été élu
à l'Académie française. Le jour de sa réception à l'Académie, comme tout
récipiendaire, il devra faire un discours. Ce sera le traditionnel discours du
récipiendaire de l'Académie française.
Un lauréat est une personne qui a remporté un
prix dans un concours. La notion de lauréat
implique celle de gagner. On dit
: dévoiler le nom du lauréat; le lauréat du prix Nobel de littérature.
Les noms des lauréats des prix Nobel sont connus dans le courant du mois d'octobre. Le 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, les récipiendaires reçoivent leur prix lors d'une cérémonie à Stockholm.
Il faut gagner (un concours, etc.), donc être lauréat, avant de recevoir (son prix, son diplôme, sa médaille, etc.), donc être récipiendaire.
Les noms des lauréats des prix Nobel sont connus dans le courant du mois d'octobre. Le 10 décembre, jour anniversaire de la mort d'Alfred Nobel, les récipiendaires reçoivent leur prix lors d'une cérémonie à Stockholm.
Il faut gagner (un concours, etc.), donc être lauréat, avant de recevoir (son prix, son diplôme, sa médaille, etc.), donc être récipiendaire.
Employer récipiendaire dans le sens de lauréat
est une impropriété.
PS : Gérard Dagenais a déjà consacré à ce sujet une partie de sa chronique linguistique du Devoir en date du 14 septembre 1959 (Voir ses Réflexions sur nos façons d'écrire et de parler, p. 104-105). Décidément , plus ça change, plus c'est pareil...
Mots clés : français québécois; impropriété; récipiendaire; lauréat.
PS : Gérard Dagenais a déjà consacré à ce sujet une partie de sa chronique linguistique du Devoir en date du 14 septembre 1959 (Voir ses Réflexions sur nos façons d'écrire et de parler, p. 104-105). Décidément , plus ça change, plus c'est pareil...
Mots clés : français québécois; impropriété; récipiendaire; lauréat.
Il me semble y avoir un contresens dans le premier paragraphe. Je serais porté à lire: PFC: lauréat: 30 %; récipiendaire, 70 %. Va pour PFE cependant. Au revoir. Gaston Bernier (1er mai 2023)
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