06 mars 2017

« Je ne suis pas autiste », un cas de linguistico-politiquement correct...


« Autistophobie »... En ces jours où, pour un oui ou pour un non, on vous balance au visage des accusations de « phobie », voici qu'est apparue une nouvelle « phobie » condamnable. Hier, 5 mars 2017, François Fillon, candidat à la présidentielle française,  a déclaré à la télé : « Je ne suis pas autiste,  je vois bien les difficultés, j’entends bien les critiques », s'attirant les foudres des associations et d'une ministre.
Dans le Petit Robert, on lit : « autiste : relatif à l'autisme; par exagération : Le ministre est autiste sur ce dossier ». Dans le Trésor de la langue française, on peut lire : « Autisme : par extension Forme de repli sur soi, avec refus de la réalité et de la communication avec autrui ». Le Petit Robert a prévu le coup. Il se protège en disant « par exagération », alors que le TLF s'en tient à la mention neutre « par extension »…
Il va falloir réviser ces articles, scrogneugneu! Expurger les dictionnaires de cette acception supposée véhiculer des stéréotypes. Mais auparavant, les censeurs devront proposer un équivalent linguistico-politiquement correct à ce sens désormais tabou sinon il y aura une lacune dans le lexique français.
Pas facile à trouver… On ne pourra pas dire non plus « Je ne suis pas sourd, j'entends bien les critiques », ni « Je ne suis pas aveugle, je vois bien le trouble des électeurs » ou encore « Je ne suis pas fou, j'ai assez le sens des réalités », sinon on risquerait d'être accusé de véhiculer des stéréotypes sur les sourds, les aveugles ou les malades mentaux... et d'avoir toutes sortes d'associations bien-pensantes sur le dos…



Mots-clés : langue française; linguistico-politiquement correct; stéréotype; autiste; autistophobie; aveugle; fou; sourd; François Fillon.

2 commentaires:

  1. En attendant de trouver de nouveaux termes, affirmons sans d'abord nier quelque chose. On aura donc : «j'entends les critiques», «je vois le trouble» ou encore «j'ai le sens des réalités».

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  2. Votre ignorance crasse de l'autisme ne risque pas de s'améliorer. Ce que vous dites, c'est plutôt "Je ne suis pas sourd, je vois bien le problème" :

    Refus de la réalité et de la communication. Non, on est handicapés sur la vie sociale (dans le sens ou le sens social n'est pas adapté), on n'en est pas réfractaires. Mais c'est plus facile de cracher sur le politiquement correct qui fait plus de mal aux autistes qu'autre chose que de se renseigner. Chose que la plupart des autistes aspergers font mieux que vous les "normaux", "SJW" et "subversifs" sur les mots qu'ils emploient, même les plus insignifiants.

    Vous brandissez votre dictionnaire neurotypique français en armure face à un homme politique déjà mort avant ce "pseudo-scandale" mais le fait qu'il soit marié à une femme présidente d'association autiste, c'est une douce ironie. Ajoutons aussi une France qui ne comprends l'autisme qu'à travers des stéréotypes et on a le ballet des ignorants qui ne se posent même pas les bonnes questions.


    Lisez un dictionnaire anglais et constatez à quel point ce mot sans importance n'est qu'une illustration d'une France inadaptée à ce qu'elle se plaît à appeler "problème".


    Mais bon, avec les présidents qui défilent ainsi avec leur politique de l'image, qu'ils ne s'étonnent pas de voir des opportunistes s'en prendre à lui, tirant sur une ambulance qui roulait à 51 km/h en agglomération.

    -

    Un autiste.

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