Par ces temps de froids polaires, les
batteries des voitures sont soumises à rude épreuve. Dans les conversations, on
entend les gens parler spontanément de boostage.
« J'ai dû faire booster ma batterie
d'auto ». Dans les articles de journaux, les annonces et les communiqués,
plus linguistiquement corrects, on entend ou l'on lit survoltage. « Des milliers d'automobilistes ont dû faire survolter leur batterie d'auto ».
Au risque d'en choquer plus d'un, je dirais
que booster, qui signifie « apporter
plus de puissance un court instant », est plus adéquat que survolter, qui veut dire « exposer à une tension trop forte ». Voyez-vous ça, une
batterie « survoltée » ? Je ne pense pas que l'automobiliste, qui appelle
le CAA-Québec ou tout autre dépanneur, ait envie d'exposer sa batterie à une
tension trop forte… De même survoltage
désigne un voltage excessif. Vouloir
remplacer booster et boostage par survolter et survoltage
constitue une impropriété.
En réalité, il faut revenir à la situation de
communication. Que veut l'automobiliste quand il constate que sa batterie est déchargée
ou « à plat » ? Qu'on vienne la lui dépanner.
Les mots qui conviennent dans cette situation, ce sont donc dépanner la batterie et dépannage de la batterie. Familièrement,
on dira aussi donner du jus à la
batterie.
Pas besoin de l'anglicisme boostage de batterie, ni de l'impropriété survoltage de batterie, les garagistes
assurent un service de dépannage (de) batterie.
Une fois la batterie dépannée, il faudra peut-être procéder à sa recharge à l'aide d'un chargeur. Cette opération peut prendre
plusieurs heures.
Mots-clés : français québécois; anglicisme;
impropriété; qualité de la langue; batterie; booster; boostage; survolter; survoltage; dépanner; dépannage;
donner du jus; recharger; chargeur de batterie.