L'année 2016 aura vu l'explosion de
l'emploi du mot post-vérité,
particulièrement présent dans le syntagme ère
(de la) post-vérité. Une expression quasi synonyme s'emploie
également : ère post-factuelle.
Dans les deux cas, il s'agit de traductions de l'anglais post-truth era/politics et post-factual
era.
En Grande Bretagne, la société Oxford Dictionary l'a désigné mot de
l'année 2016. En fait les premières apparitions du terme remontent à plus loin
dans le temps. En 1992, l'écrivain serbo-américain Steve Tesich a écrit
dans le magazine The Nation à propos de scandales qui secouaient alors les États-Unis :
« We, as a free people, have freely decided that we want to
live in some post-truth world ». En 2004, l'écrivain américain Ralph
Keyes intitule son livre The Post-Thruth Era : Dishonesty and
Deception in Contemporary Life. En
2010, le blogueur David Roberts popularise l'expression post-truth politics.
Les
premières attestations du terme apparaissent dans la presse états-unienne
en 2010, dans la presse britannique en
2011, dans la presse québécoise en 2016, sous la plume d'Antoine Robitaille, dans
la presse française également en 2016. Google Trends indique un début subit d'intérêt pour le terme en octobre 2016 en France et en novembre 2016 au Québec.
Pourquoi
cette explosion soudaine de l'emploi de post-vérité en 2016 ? Le phénomène
est lié à deux événements qui ont marqué cette année-là : la campagne pour ou
contre le maintien dans l'Union européenne en Grande-Bretagne et celle des
présidentielles aux États-Unis. Deux personnages ont alors incarné le phénomène
par leur manière de conduire leur campagne, Boris Johnson en Grande-Bretagne,
Donald Trump aux États-Unis.
Le recours au mensonge en politique n'est pas nouveau. Il existe depuis que le monde est monde. Machiavel en a théorisé la nécessité pour le prince. Les régimes nazi et soviétique en ont usé et abusé. Cependant l'apparition des réseaux sociaux avec la possibilité donnée à quiconque, individu ou groupe, de diffuser n'importe quel bobard sans enquête ni vérification préalables a fait exploser le phénomène ce qui explique l'apparition d'un nouveau terme comme post-vérité.
Que signifie cette expression ? Selon l'Oxford Dictionary, post-truth signifie : « relating to or denoting circumstances in which objective facts are less influential in shaping public opinion than appeals to emotion and personal belief », en français « qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. »
Le recours au mensonge en politique n'est pas nouveau. Il existe depuis que le monde est monde. Machiavel en a théorisé la nécessité pour le prince. Les régimes nazi et soviétique en ont usé et abusé. Cependant l'apparition des réseaux sociaux avec la possibilité donnée à quiconque, individu ou groupe, de diffuser n'importe quel bobard sans enquête ni vérification préalables a fait exploser le phénomène ce qui explique l'apparition d'un nouveau terme comme post-vérité.
Que signifie cette expression ? Selon l'Oxford Dictionary, post-truth signifie : « relating to or denoting circumstances in which objective facts are less influential in shaping public opinion than appeals to emotion and personal belief », en français « qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. »
L'ère de la post-vérité fait allusion au fait que la vérité des faits, la vérité factuelle, est moins importante que l'émotion qu'on suscite en utilisant des
arguments qu'on sait pertinemment faux, mais qui seront efficaces dans
l'opinion publique.
C'est ce dont on a accusé Boris Johnson
à la suite de la victoire surprise des Brexiters.
D'avoir menti délibérément à la population pour faire gagner sa cause. Un autre
cas célèbre d'usage de la post-vérité est celui de la propagande (à usage interne
et externe) des médias russes notamment au moment de la crise ukrainienne.
L'Oxford
Dictionary fait remarquer que cet emploi de post- dans post-vérité
n'est pas l'emploi standard de ce préfixe, qui signifie après (postmodernité, post-moderne). On trouve d'ailleurs dans la
presse francophone quelques cas d'emploi du terme après-vérité. En réalité, ce nouveau sens correspond plus à au-delà qu'à après. L'ère post-vérité,
c'est l'ère où, dans le débat public, on va au-delà des faits, au-delà
de la vérité (objective), on s'affranchit délibérément de la vérité pour
entrer dans le monde du mensonge et de l'émotion qu'il suscite. C'est pourquoi
un terme comme outre-vérité me
semblerait plus approprié. On me propose aussi malvérité. Les propagateurs de post-vérité préfèrent souvent parler de réinformation.
« Outre-vérité : c'est quand on dit des choses qui ne sont ni vérité ni apparence » (vocabulaire des troubadours).
« Outre-vérité : c'est quand on dit des choses qui ne sont ni vérité ni apparence » (vocabulaire des troubadours).
Mots-clés : origine; signification; post-vérité ; ère de la post-vérité; post-factuel; ère post-factuelle; outre-vérité; malvérité; réinformation.
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