Dans une lettre au
journal La Presse, le philosophe
Charles Taylor a écrit : « Je
vois qu'il est question ces jours-ci d'adopter une des recommandations du
rapport Bouchard-Taylor, soit celle qui interdit le port des signes religieux
par ceux qui exercent les fonctions dites "coercitives" de l'État,
dont les juges et les policiers. J'ai bien signé le rapport où cette
recommandation paraît ; mais neuf ans plus tard, je ne l'endosse plus. » (La
Presse, 14 février 2017).
Il s'agit là d'un
emploi fautif du verbe endosser, un
anglicisme de sens ou anglicisme sémantique.
En effet, en anglais to
endorse signifie : « to
express formal support or approval for someone or something ». Ce qui
correspond en français à appuyer, adhérer à, souscrire à.
Tandis qu'en français
endosser signifie : « prendre ou accepter la
responsabilité de quelque chose, assumer la responsabilité de quelque chose, se
charger de quelque chose. »
En réalité, Charles Taylor voulait dire qu'il n'adhérait plus à la recommandation en question, qu'il n'y souscrivait plus, qu'il ne la soutenait plus.
On peut excuser cet anglicisme chez un anglophone,
mais ce qui est moins excusable, c'est que pratiquement tous les journalistes
francophones qui ont repris la nouvelle, ont repris également l'anglicisme…
Mots-clés : français québécois; anglicisme; anglicisme
de sens; to endorse; endosser.
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