En France, on a souvent l'art de d'interpréter ou de déformer les propos de ses adversaires pour mieux les réfuter. Dans l'emballement médiatique permanent dans lequel nous vivons, on ne prend plus le temps de lire posément et correctement les écrits des autres. On réagit dans l'immédiateté. On surréagit.
On en a eu un exemple récemment à la suite d'un tweet de Marlène Schiappa, la Secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, dans lequel elle critiquait « l'insupportable tournure grammaticale » contenue dans le slogan « la fête à Macron ». Certains y ont vu une critique d'une faute de grammaire, alors qu'il s'agissait évidemment d'une critique du choix d'une formulation qui semblait inviter à la violence contre le président de la République.
Dans Le Figaro, Alice Develey opère un glissement typique de ce genre d'attitude :
« Si, la “fête à Macron”, écrit-elle. promet un “moment de fraternité tranquille” ainsi que l'a indiqué Jean-Luc Mélenchon [...], “un cortège militant, revendicatif et convivial” comme précisé sur le compte Twitter du même nom, sa formulation semble toutefois indiquer une manifestation peu ouverte aux bons sentiments. La Secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a d'ailleurs souligné une “insupportable tournure grammaticale”. Mais est-elle si incorrecte ? » (1).
On voit l'interprétation, le glissement d'insupportable formulation (d'un slogan senti comme agressif) à incorrection grammaticale.
Après ce qui s'est passé le 1er Mai 2018 à Paris, quand un millier de Black Blocs ont saccagé un McDo et d'autres magasins, on peut effectivement s'interroger sur la violence qui semble s'imposer de plus en plus dans la politique en France, en particulier dans les rangs de l'extrême gauche, et sur la formulation de leurs slogans.
On en a eu un exemple récemment à la suite d'un tweet de Marlène Schiappa, la Secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, dans lequel elle critiquait « l'insupportable tournure grammaticale » contenue dans le slogan « la fête à Macron ». Certains y ont vu une critique d'une faute de grammaire, alors qu'il s'agissait évidemment d'une critique du choix d'une formulation qui semblait inviter à la violence contre le président de la République.
Dans Le Figaro, Alice Develey opère un glissement typique de ce genre d'attitude :
« Si, la “fête à Macron”, écrit-elle. promet un “moment de fraternité tranquille” ainsi que l'a indiqué Jean-Luc Mélenchon [...], “un cortège militant, revendicatif et convivial” comme précisé sur le compte Twitter du même nom, sa formulation semble toutefois indiquer une manifestation peu ouverte aux bons sentiments. La Secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a d'ailleurs souligné une “insupportable tournure grammaticale”. Mais est-elle si incorrecte ? » (1).
On voit l'interprétation, le glissement d'insupportable formulation (d'un slogan senti comme agressif) à incorrection grammaticale.
Après ce qui s'est passé le 1er Mai 2018 à Paris, quand un millier de Black Blocs ont saccagé un McDo et d'autres magasins, on peut effectivement s'interroger sur la violence qui semble s'imposer de plus en plus dans la politique en France, en particulier dans les rangs de l'extrême gauche, et sur la formulation de leurs slogans.
Comment décrypter ce slogan ? D'abord une
remarque sur l'emploi de la préposition à
dans la fête à. C'est une
tournure archaïque ou populaire. De nos jours, on ne dit pas correctement
« c'est la fête à ma
mère », mais « c'est la fête de
ma mère ». Ensuite sur l'expression
complète. Il est clair qu'elle renvoie à l'expression, elle aussi populaire, faire la fête à quelqu'un, qu'il ne faut
pas confondre avec faire fête à quelqu'un. La présence de l'article est très importante. Faire fête à quelqu'un, c'est bien l'accueillir, l'accueillir avec
joie. C'est positif. Faire la fête à
quelqu'un, c'est l'agresser verbalement, voire physiquement. C'est très
négatif. D'où toute l'ambiguïté du slogan de La France insoumise. Après ce qui s'est passé le 1er
Mai, le mouvement met l'accent sur le côté festif de son appel à manifester.
Mais on ne peut pas s'empêcher de comprendre le double sens du slogan - on va
faire la fête pour lui faire sa fête - quand on connaît le désir de ses
militants d'en découdre avec leur bête noire, Emmanuel Macron.
Le débat politique en France est en surchauffe.
Point n'est besoin d'en rajouter.
Mots-clés : France; polémique; slogan; Fête à
Macron; La France insoumise.
(1) Alice Develey, «
"La fête à" une préposition si incorrecte ? ». Le Figaro, 5 mai 2018.
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2018/05/05/37002-20180505ARTFIG00055-la-fete-a-macron-une-preposition-si-incorrecte.php
http://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2018/05/05/37002-20180505ARTFIG00055-la-fete-a-macron-une-preposition-si-incorrecte.php
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